"Jai
pris un très mauvais départ car la drisse de
solent est restée coincée 2 minutes avant le
coup denvoi. Jétais pas content du tout
même si le départ n'est pas primordial sur une
course aussi longue mais je ne me suis pas laissé abattre.
Conformément
à ce que javais discuté avec Bernard Dunant,
météorologue et routeur de Dominique Wavre,
jai pris loption de faire la route directe la
première nuit, presque plein vent arrière. A
la tombée de la nuit, le vent sest pas mal renforcé
et jai affalé le grand spi pour le petit. Cest
là que les problèmes ont commencé : voulant
brancher le pilote automatique sur la barre alors que jallais
à 10 nuds, le bateau a empanné et je suis
parti au tapis, assis sur ma chaise les fesses dans leau.
Rien de cassé.
Après
mêtre battu jai réussi à affaler
le grand spi. Mais cétait important daller
très vite la première nuit pour passer le cap
Finisterre avant le passage de la dépression.
Jai
donc tenté de mettre le petit spi et tout saccrochait,
yavait des nuds dans les écoutes, le vent
était trop fort, et tout ce que jai réussi
à faire est de déchirer le spi sur 3 mètres
de long et perdre mon écoute flambante neuve.
Sur
ce jai décidé de me calmer pensant quil
valait mieux arriver que de continuer à casser le matériel.
Jai donc fait toute la nuit sous 1 ris et Solent. Mais
le vent était tellement fort que même avec cette
voilure jai battu le record de vitesse du bateau 16.9
nuds.
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Le
dimanche matin jai commencé à souffrir
du mal de mer conformément à notre news
! Je me suis accroché par trois fois aux filières.
Quand le vent sest calmé le lendemain matin,
jai voulu mettre le geenaker, et là jai
plié le bout dehors (tube en aluminium de 2m de
long et 7cm de diamètre. |
Le
haut de lenrouleur sest aussi cassé (flambant
neuf !) et du coup ma drisse est restée coincée
au sommet du mât. Jai donc fait le reste de létape
avec une seule drisse, nayant pas envie de monter au
sommet.
Après avoir passé le cap Finisterre et contrairement
aux prévisions-météo données par
M étéo France, on est descendu toute la côte
portugaise au près. Jai choisi loption
ouest pour traverser la dépression et toucher en premier
des vents douest plus favorables pour descendre au sud.
Bien que me faisant parcourir plus de chemin, cette option
a été décisive pour le résultat
final. Cest là que je suis passé de la
11è me à la 5e place.
Les
vents ont été assez forts dans la traversée
de cette dépression et jai déchiré
mon Solent que jai réparé avec du
scotch à voile (et par la même occasion,
scotché mon spi). |
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Après
avoir essuyé le gros temps, je me suis retrouvé
empêtré dans lanticyclone des Açores,
sans avoir dinfos météos car Météo
France était en grève ! Et là, ca a duré
2-3 jours, vents légers, et grosse houle nord-ouest
qui empêchait les voiles de rester gonflées tellement
le bateau chahutait ! Cling, clong, des conditions très
difficiles pour les nerfs. Aucune idée de mon classement
car je narrivais pas à écouter radio Monaco,
où le comité de course donnait tous les classements
! Je lai appris que dimanche et ça ma naturellement
motivé énormément.
Trois jours avant larrivée, un de mes deux pataras
sest cassé. Cest un câble en acier
qui maintient le mât par larrière et si
les deux cassent, le mât peut tomber !
Finalement le vent du Nord sest levé me permettant
de relier Lanzarote en 3 jours sous spi. Et cest un
finish très serré qui ma permis de devancer
le 6ème de 2 minutes et le 7ème de 1 heure!
Au final, une superbe 5ème place ".
As-tu eu assez à manger ?
On avait prévu avec Muriel de la nourriture pour 10
jours et comme jétais malade les 2 premiers jours,
jai eu largement assez de nourriture pour tenir jusquau
bout.
As-tu écouté ta musique ?
Jai écouté une fois de la musique, mais
ensuite mon nouveau minidisc a refusé de marcher, tout
comme la vidéo numérique, lenregistreur
pour la météo et ma minuterie de cuisine qui
m'aide à me reveiller. Est-ce à cause de lhumidité
? En tout cas, après 3 jours de soleil, rien ne s'est
remis à fonctionner... dommage.
Dans quelle forme physique et psychique es-tu ?
La forme physique est bonne à part quelques boutons
sur les fesses. Sinon, cest du beau fixe, avec un résultat
pareil !
As-tu vu dautres concurrents.
Au cap Finistère, jai croisé plusieurs
autres bateaux et après ça plus rien juquà
larrivée à Lanzarote où on était
5 bateaux à arriver ensemble. La dernière fois
que jai parlé cest avec Mike au cap Finistère.
Comment as-tu trouvé la première partie par
rapport à lidée que tu ten faisais
?
Javais dans lidée que le plus dur était
jusquau cap Finisterre et normalement la descente jusquaux
îles plus facile. Et ca a été tout le
contraire. Au moment où cetait le plus facile
ça a été le plus difficile (coup de vent
et au près) et puis ensuite la pétole, qui est
très dure pour les nerfs.
Quest-ce qui ta le plus manqué :
Le manque de communication. Parce que jaurais envie
de partager plus ce qui se passe sur le bateau, les émotions,
les coups de déprime. C'est difficile de partager ça
plus tard, car on est plus dans le même état
d'esprit.
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Les
dessins que mes amis et Robin mont fait dans la
cabine avant de partir aident. Je pensais quand même
pas que cetait aussi difficile que ca en solitaire.
Cest de loin la plus dure que jai faite, même
après les courses de qualification. |
En
fait, tout est plus difficile à gérer que sur
5 jours. Peut-être que ce sera plus facile pour la 2ème
étape car on sait que cest long. Mais si les
conditions sont difficiles après le pot au noir, ce
sera aussi dur pour la tête car normalement ça
devrait être du vent de travers régulier. Si
cest la pétole, ce sera dur à gérer
de nouveau.
As-tu eu le temps de faire autre chose que naviguer et
dormir ?
Jai cousu des voiles, et jai eu le temps de lire
la BD "la grande traversée dAsterix"
que Jean-Marc mavait offerte avant de partir.
Ton
plus joli souvenir ?
Un troupeau de dauphins, yen avait 20-30, cétait
incroyable, ils mont suivi pendant 15 minutes.